FINANCE
11/3/2024
Accumulation de cubes bleusPhoto de Renaud Barthez
Renaud Barthez
Co-fondateur

La Rochefoucauld m’aide dans mon business avec l’EPM

J’entends parfois dans mon activité que le plus important, finalement, c’est l’expérience. Que les outils de performance management/EPM ou de business intelligence ne sont là que pour servir de support à l’analyse des contrôleurs qui, eux, sont les véritables « sachant », puisqu’ils ont l’expérience du métier, de l’activité et de l’entreprise.

Vivent les moralistes! Pourquoi ? Parce qu’ils ont le don de dire en peu de mots et qu’il s’agit donc d’une paresse de lecture.  Pourquoi encore ? Parce qu’ils distillent leurs maximes, conscients de leur redoutable efficacité si l’on s’y arrête quelques instants. « Nous arrivons tout nouveaux aux divers âges de la vie, et nous y manquons souvent d’expérience malgré le nombre des années ». La Rochefoucauld

Or que nous dit La Rochefoucauld? Que les cellules sociales dans lesquelles nous évoluons, les environnements qui nous englobent sont suffisamment complexes et mouvants pour que l’expérience ne fasse pas tout. Elle n’est ni assez accumulée, ni assez adaptée à un monde mobile. Je dirais que dans le monde de l’entreprise, il en va de même. On sera souvent pris en défaut si on se fie uniquement à son expérience. Elle sera datée, non exhaustive, impuissante face à une rupture. Cela ne veut pas dire qu’elle est inutile, mais simplement qu’elle est insuffisante. Le performance management, la business intelligence… La Rochefoucauld les aurait utilisés.

Examinons ensemble trois traits caractéristiques des outils d’EPM/BI. Voyons en quoi ils auraient, peut être, adouci la position de La Rochefoucauld.

EPM/BI et mémoire

Ces outils renforcent mon expérience du seul fait que je n’ai plus à gérer, dans mon quotidien, la nécessité de mémoire du business. Rien de plus facile que de stocker, présenter et partager l’historique de mon activité. On me propose donc un surcroît de mémoire qui renforce mon expérience. J’arrive déjà un peu mieux armé dans les différents âges, en étant sur d’avoir toutes les informations nécessaires à la compréhension du passé.

EPM/BI et quantité d'informations

Informations nécessaires et non pas uniquement disponibles. En effet, peut-on dire que l’expérience est plus vaste si elle s’appuie sur plus d’informations ou alors qu’elle est meilleure quand on sait utiliser la bonne information? Il paraît évident que l’expérience, c’est justement la capacité à utiliser la bonne information au bon moment. L’abondance ne nuit pas, mais elle n’est pas le coeur du problème. Là encore, les outils de performance management/business intelligence doivent nécessairement aborder la donnée sous l’angle KPI  et organisation/hiérarchisation de l’information.

EPM/BI et anticipation

Dernier élément : si l’on arrive aussi démuni au divers âges de la vie, c’est que l’anticipation est difficile. Mémoire du passé, tri des informations les plus pertinentes, ce n’est pas pour ça que nous acquérons un don de divination. Le rôle de ces outils EPM est justement de nous prêter assistance dans la formulation d’hypothèses futures. Que se passera-t-il si..? Comment mon activité va-t-elle se comporter si..? Quel sera l’impact sur mon CA de la modification de ma politique d’incentive ?

Mémoire, hiérarchisation et anticipation : voilà trois éléments qui viennent quelque peu contrecarrer la position de notre moraliste. Au moins, dans le monde de l’EPM et de la business intelligence, La Rochefoucauld aurait pu trouver une résonance à ses interrogations.

Rond violet avec fleche vers le haut