Chaque fin d’année se tient Financium, salon professionnel des métiers de la finance organisé par la DFCG (l’association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion). Cette année l’évènement a eu lieu les 11 et 12 décembre.
Deux jours durant, ce rendez-vous incontournable fait se succéder des intervenants institutionnels de haut niveau (ministres ou hauts fonctionnaires, PDG d’entreprises publiques), professionnels de la Finance (DAF, Contrôleurs de gestion), des Systèmes d’information, mais aussi DG, cabinets de conseils, éditeurs, avocats…
Une fois encore, la DFCG a recruté un pannel d’invité(e)s passionnant(e)s comme l’économiste Philippe Dessertine avec une allocution d’ouverture synthétisant brillamment l’état actuel du monde ou Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes qui a mis en perspective la gestion de la performance au sein des organismes de gestion des finances publiques. Citons également le Directeur de la rédaction du magazine Challenges, Vincent Beaufils ainsi que l’essayiste et investisseur Robin Rivaton, le Président du marché International de Rungis Stéphane Layani, la CEO de Peps Lab Catherine Barba et aussi la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani.
Financium demeure un évènement très fréquenté. Unique en son genre sur ce créneau, il séduit toujours par la pertinence des thèmes proposés et l’expertise des intervenants. Les visiteurs ne s’y trompent pas et apprécient ce postionnement « haut-de-gamme ». L’espace « salon » a doublé son nombre d’exposants (principalement éditeurs ou cabinets de conseils) depuis l’an dernier mais sans alourdir l’expérience du visiteur. Il faut dire que cette année le cadre de l’Hôtel Salomon de Rothschild fut particulièrement raffiné dans son style et convivial dans son agencement.
Les ateliers et conférences plénières se succèdent tout au long de la journée : tables rondes autour de problématiques métiers fédératrices, conférences sur les tendances des marchés et les évolutions des cadres législatifs, ateliers présentés conjointement par quelques édtieurs et leurs clients pour mettre en avant des retours d’expérience concrets, best practices… Une visite à Financium est toujours fructueuse. Vous pouvez d’ailleurs avoir ici un aperçu complet et détaillé du programme de cette année.
Ce salon constitue également l’occasion pour les professionnels de la finance de pouvoir échanger entre pairs, les évènements de ce genre se faisant, rappelons-le, très rares. C’est ainsi que nous avons eu plaisir à saluer nos partenaires de la DFCG, de l’éditeur Jedox ou du cabinet de conseil DataValue Consulting.
De nombreux ateliers proposés par les éditeurs avec intervention de leurs clients vous permettent de prendre connaissance des technologies ou services à votre disposition pour votre activité concernant la facturation, l’ERP, l’EPM, la BI : Adaptive Insights, Board, Jedox, Tagetik, Cegid, FactoFrance, KPMG, Workday…
Cette année les discussions des conférences plénières ou des ateliers furent orientées autour de la notion de performance et également autour du rôle central, transverse, vers lequel évolue les fonctions de finance et de gestion. Le pilotage de la performance reste en effet la priorité des DAF. La cybersecurité demeure une pré-occupation majeure, davantage du côté des PME que des grands groupes a priori mieux armés sur le sujet. Ces éléments sont les résultats d’une enquête menée par la DFCG et PWC ; ils ont été dévoilés en conférence plénière.
On a pu également apprendre que le processus de pilotage de clôture reste un objectif d’amélioration dans la majorité des entreprises. Autre point sensible : la nécessité de ne pas laisser s’isoler les financiers et de les impliquer dans des projets transverses. Evoqué par Thomas Grippon du groupe Orange, le problème du départ des meilleurs éléments du contrôle de gestion pour des fonctions de conduite du changement prend une réelle ampleur. On observe une lassitude du travail parfois rébarbatif de data crunching et par conséquent un problème d’attractivité des postes en contrôle de gestion. Concrètement, les ressources se font débaucher en interne par d’autres services.
Enfin, il est intéressant de noter que la Finance est encore en retard sur la transformation digitale en regard d’autres fonctions de l’entreprise. Une situation paradoxale pour celle qui fut vecteur de pénétration technologique dans les annees 80/90.
Cette édition 2018 de Financium fut donc particulièrement riche en enseignements. Les problématiques soulevées ne manqueront pas d’être dévelopées et approfondies lors de nos prochaines publications. Ces rencontres homologues de la direction financière et du contrôle de gestion sont indispensables pour prendre le pouls de notre ecosystème, établir de nouveaux contacts, échanger sur des difficultés récurrentes. Comme l’exprimait certains intervenants, il y parfois un effet « thérapie de groupe » à reconnaître ses propres points d’achoppement chez les confrères et se rendre finalement compte que l’on est pas seul(e) !